L’apparition des moulins à vent en France, et plus particulièrement en Basse-Provence, remonte au XIIe siècle. Ils offraient une alternative économique aux moulins à sang et aux moulins à eau, notamment dans les zones où l’eau était rare. Initialement construits en bois selon les techniques de charpenterie navale, ces « moulins-cages » ont progressivement cédé la place aux moulins-tours en pierre, plus robustes et résistants aux incendies, à partir du XVe siècle.
La construction d’un moulin était souvent à l’initiative d’une seigneurie, laïque ou ecclésiastique, qui en tirait des droits et des obligations. Les habitants étaient contraints d’utiliser le moulin seigneurial (moulin banal) et de payer une taxe sur la farine moulue. En contrepartie, la seigneurie devait assurer l’entretien du moulin et la disponibilité d’un meunier compétent.
À la Garde-Freinet, on distingue quatre moulins sur la même crête de l’Adrech et un isolé en bas près du bourg, preuve d’un filon éolien de toute la zone et plus spécialement de la crête. Les moulins sont reliés sur la crête par la carraïre, route ancestrale de transhumance. La configuration géographique de la zone crée un effet Venturi, accélérant les vents et rendant l’emplacement particulièrement propice à l’exploitation de l’énergie éolienne.
Le premier moulin à vent datant de la fin du XVIe siècle est seigneurial et racheté par la communauté à la fin du XVIIème siècle.
À l’Adrech, le moulin à vent provençal destiné à faire de la farine, a été créé dans la deuxième moitié du XVIIIème siècle « âge d’Or des moulins provençaux » par Clément GUILLABERT, un notable du village qui était « maître chirurgien » et investisseur privé. Il louait à Honoré BERENGUIER, un tailleur d’habits.
Malgré un nombre important de moulins, huit moulins à farine pour environ 1 000 habitants au XVIIIe siècle, la production céréalière locale était insuffisante.
La Garde-Freinet devait donc importer du grain pour subvenir à ses besoins.
En 1841, le moulin est revendu par manque de rentabilité, à moins d’y faire de grandes dépenses pour en augmenter sa production.
L’acte notarié retrouvé nous le confirme. Il aurait donc produit jusqu’au milieu du XIXème siècle.
La construction des moulins provençaux privilégiait la pierre, matériau abondant et résistant aux conditions climatiques locales, au détriment du bois, plus rare et fragile. Le moulin de l’Adrech, typique de cette architecture, présente une tour en pierre épaisse et trapue, avec une seule entrée orientée au sud pour se protéger des vents dominants. L’analyse du moulin de l’Adrech révèle des adaptations aux conditions locales, notamment l’utilisation de pin pour les ailes et la charpente, et de chêne-liège pour le mécanisme. Des aménagements intérieurs, comme l’ajout d’un blutoir au début du XIXème siècle, témoignent également d’une évolution des techniques de mouture.
En conclusion, l’histoire des moulins à vent de La Garde-Freinet est intimement liée à l’économie, à l’architecture et aux conditions climatiques du territoire. Le moulin de l’Adrech, vestige de ce passé, témoigne de l’ingéniosité des hommes pour exploiter les ressources locales et s’adapter à leur environnement.
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